mercredi 29 juin 2011

LA CASBAH : Quel avenir?

Article "Midi-Libre"- Alger 18 novembre 2009





LA CASBAH un Patrimoine Cassé

International Journal of Urban Culture and Planning in Developing Countries – 
University of Rome “La Sapienza” –  DPTU - 2006
 
La sauvegarde des biens historiques et du cadre bâti, politiques et réalisations
1. La Casbah en devenir
Il s’agit de présenter la situation actuelle de la Casbah: la dégradation du cadre bâti et les quelques expériences de conservation/rénovation; enjeux socio-économiques qui conditionnent la sauvegarde de la Casbah; caractères architecturaux, techniques des projets qui conditionnent la sauvegarde, les visions futures.
Auteur: Djafaar LESBET




A la mémoire de Hocine Sherouze[1].
                                              Ils auraient aimé survivre à la réhabilitation de
                                               la Casbah à laquelle il a oeuvré avec passion.


LA CASBAH
un Patrimoine Cassé
entre
Réhabilitation et Réanimation


La Casbah a été durant des siècles le berceau du mode de vie local qui, brutalement mise à l'écart, depuis l'indépendance, est aujourd'hui menacée par l'oubli.  Son architecture, un de ses principaux supports, est en passe de disparaître dans une insouciance inquiétante.
Quelle est la situation actuelle (05 Juillet 2006) ?

Au-delà des descriptifs encensés ou critiques des actions en cours, il est urgent de s'interroger sur ce qu'il faudrait entreprendre pour tenter de sauver ce qui reste ; c'est à ces questions que nous avons choisi d'apporter une contribution. Nous tenterons d'esquisser le contexte particulier qui enserre les actions de réhabilitation à partir des manques et dysfonctionnements, puis nous suggérons un plan d'action qui prendrait en compte l'ensemble des moyens disponibles, souvent négligés ou peu sollicités e- qu'il est urgent de mettre en œuvre pour sortir de l'impasse et déboucher sur un réel programme de sauvegarde et de réhabilitation de la dernière heure.


Un contexte (très) particulier

Le projet de sauvegarde de la Casbah bénéficie des conditions matérielles idéales pour une mise en oeuvre rapide ; pourtant l'évolution de la situation ne laisse entrevoir aucune amélioration notable. 
Les arguments en faveur de la réhabilitation sont nombreux. Ils ont suscité bien des études soulignant l'intérêt et l'originalité de la ville. Les administrations de tutelle ont toutes été régulièrement informées des conclusions des chercheurs et experts nommés pour la circonstance mais leurs nombreuses recommandations n'ont pas été appliquées.  Pourquoi ?
En effet, comment expliquer la lente disparition de cette cité unique, alors que la nécessité de la réhabiliter est une évidence admise par les plus hautes instances du pays, qui ont accordé les moyens financiers à chaque fois que les circonstances l'ont exigée ? Par ailleurs, on note l'absence des éléments perturbateurs classiques (banquiers, promoteurs, etc.) qui transforment les anciens noyaux urbains en zone de haute spéculation immobilière. Les terrains libérés par les démolitions ne font pas l'objet de transactions foncières. 
La Casbah ressent de plus en plus durement les effets conjugués du vieillissement des maisons, du manque d'entretien et d'une sur occupation critique. Elle agonise, les thérapeutes se relaient, leurs diagnostics se recoupent, des ordonnances similaires s'entassent sur les bureaux des différentes tutelles administratives, le mal, imperturbables, continus à ronger, sans être inquiété, les restes de cette unique mémoire urbaine.
Quels sont les éléments de blocage qui empêchent la mise en application des différentes propositions ?
Est-ce uniquement un manque d'expérience en matière de sauvegarde ?
Traduisent-ils l'absence d'une volonté réelle de réhabiliter cet ancien foyer de subversion et de résistance ?
Et, dans cette hypothèse, les multiples études, toujours recommencées, ne seraient en fait que les alibis de discours contradictoires.

La remise à neuf d'une ancienne cité, l'actualisation de l'histoire d'une architecture, supports d'une culture vivante et d'une personnalité affirmée, sont l'aboutissement d'un processus urbanistique global. Quelle est la place d'une réhabilitation de la Casbah dans la confusion urbaine qui règne sur l'Alger d'aujourd'hui ? Nous savons qu'il est vain de s'acharner sur une métastase en dehors du reste du corps urbain, même si elle apparaît sur la partie la plus représentative et la plus signifiante de la capitale.

Il ne s'agit point de sauver quelques belles maisons dans un quartier vétuste, comme on a tendance à le répéter maintenant que la Casbah est dévastée ; la cité dans son ensemble doit être sauvegardée. Son histoire lointaine et proche plaide pour le maintien de ce témoin privilégié dans la ville de demain.

La Casbah continue à être perçue comme un espace - exotique - sans plus.  Elle est toujours regardée avec les yeux de l'autre.  Elle demeure un espace de résistance souvent craint mais pas toujours respecté. Paradoxalement, sa capacité de lutte et son potentiel de résistance d'hier incitent à son affaiblissement aujourd'hui, fût-ce au prix de sa disparition

Cette représentation chimérique oriente les projets des décideurs et décourage les nouveaux occupants, alors que la Casbah a été, entre-temps, presque entièrement vidée de son contenu, donc de l'essentiel de sa puissance mythique.

Depuis l'indépendance, près d'un millier de maisons se sont effondrées ou ont été démolies.  Il ne restait plus que 1 700 maisons, dont 1 200 seulement antérieures à l'occupation française. Aujourd'hui moins d'un millier de maisons sont encore debout et habitées. Un tiers est insalubre, l'autre tiers menace de tomber en ruine ; le reste se compose de maisons bien entretenues ou dans un état d'habitabilité acceptable.
Dans la période 1974-2000, l'Etat a attribué effectivement plus de 12000 logements aux divers sinistrés de la Casbah mais sans que ces transferts de population aboutissent à la dédensification souhaitée ou permettent le lancement des opérations programmées.

Les plans d'actions d'urgence se succèdent et finissent par se ressembler tant ils résultent pratiquement tous d'un processus et d'un besoin identiques : faire face à une situation critique en présentant au pied levé un projet chiffré. Cette procédure se déroule chaque fois suivant un scénario semblable : un accident grave, après l'effondrement d'une maison, risque d'être à l'origine de troubles réels ou potentiels, d'où la nécessité d'un plan d'action. Mais pour éviter toute contestation et remise en cause de cette démarche par les techniciens de chargé en principe de la réhabilitation, on crée une équipe ad hoc composée de techniciens, souvent étrangers au projet (au sens propre et figuré). On l'installe dans un endroit isolé du reste, avec mission expresse de confectionner un plan d'action dont la perspective n'est autre que la production d'un document et d'une série de planches coloriées pour meubler les panneaux d'une exposition qu'on veut la plus convaincante possible à l'intention des plus hautes autorités.  L'objectif est de les sécuriser et les satisfaire.  Une fois le calme revenu à la Casbah et dans les bureaux, les -techniciens-pompiers- sont de nouveau dispersés. Pour ce qui est des documents graphiques produits, ils regagnent les archives et disparaissent pour la plupart. Les plans d'actions d'urgence s'avèrent peu opérationnel. La cellule-Casbah, jusque-là maintenu à l'écart, héritera du tout, c'est-à-dire d'un projet illusoire, d'un budget réel, de retombées complexes de techniciens découragés.

Aujourd'hui, on peut dire que plus l'engagement de l'Etat s'accroît, moins les habitants s'intéressent au sort de leurs maisons.  Des occupants peu scrupuleux ont fait naître et développer des pratiques dangereuses, accréditant l'idée que l'amélioration de leurs conditions de logement passe par la dégradation progressive de la maison qu'ils occupent. Paradoxalement, seules les démolitions ont donné des résultats "positifs" pour les populations en transit à la Casbah : elles ont obtenu des appartements.  De même, toutes les familles qui ont pris conscience du chantage qu'elles pouvaient exercer sur les institutions n'hésitent plus à baser leur espoir de relogement sur la destruction de la maison. Les victimes de ces "accidents" paieront parfois de leur vie l'attribution de logement aux rescapés devenus des sinistrés. Les interventions extérieures qui s'ensuivent cherchent surtout à éviter les troubles sociaux qui en résultent. Mais en engendrant des réactions ponctuelles contre un processus continu qu'elles ne maîtrisent pas, elles créent des liens entre les séquences d'un scénario devenu classique
a)    dégradation progressive du cadre bâti;
b)    effondrement de la bâtisse ;
C) relogement des occupants de toutes les maisons où il y a eu une victime.

L'engouement pour les démolitions s'explique aisément: la démarche semble donner entière satisfaction à toutes les parties en présence :
Primo:          les démolitions de maisons, programmées ou accidentelles aboutissent aux relogements des familles touchées.
Secundo : elles donnent au bureau d'études et à leur commanditaire, l'impression de faire des « projets - directement opérationnels sans que soit mise à l'épreuve leur capacité réelle de mise en oeuvre.
Tertio ; elles procurent aux entreprises de démolition de substantiels bénéfices pour exécuter un travail qui ne nécessite ni matériel coûteux ni compétence particulière.  Il s'ensuit une déstabilisation des maisons mitoyennes provoquant des effondrements en chaîne.
Quarto : elles sont censées réduire d'autant les troubles sociaux potentiels, en même temps qu'elles libèrent l'accès aux véhicules de sécurité (pompiers, ambulance, police, etc.) 21.

Ce processus donne objectivement une prime à la démolition d'un secteur qu'on veut sauvegarder, pénalise les familles qui continuent malgré tout à entretenir leurs maisons surchargées (par accroissement naturel). Il faut à tout prix que la dégradation des maisons cesse d'être payante.
Cette situation de blocage, résultat de la dilution des responsabilités, elle souligne la nécessité de créer un office unique chargé de la réhabilitation de la Casbah, doté des pouvoirs jusque-là éclatés entre les différentes administrations de tutelle. Mais avant il faudrait savoir ce qu'on veut réellement faire de la Casbah. 


La Casbah pourquoi  Faire ?

            C'est l'une des villes les plus anciennes et des plus merveilleuses d'Algérie. Elle est classée sur la liste du patrimoine national et universel. Son site féerique a été successivement occupé par un comptoir phéniciens, puis les Romains s'y installent, implantent les premiers remparts, tracent le grand cardo (circulation Est-Ouest, actuelles rues Bab-Azoune et Bab-El-Oued) et le décumanus (rue de la Marine). Au Xème siécle les Hafsid fondent le premier noyau d'El-Djazaïr, les Turcs, chassent les Espagnols, rattachent les îles à la ville, créent le port. A leur suite les Français réadaptent la ville aux nouvelles règles de l'urbanisme moderne, introduisent les voies carrossables sur l'emplacement des maisons, palais et mosquées.
           




            Lors de son classement (1992) le secteur sauvegardé de la Casbah s'étend sur 70,78 ha., occupés par 1523 bâtisses, dont 982 maisons algéroises[2].


            "La Casbah d'Alger a été l'objet, depuis 30 ans, d'un grand nombre d'études et de projets dont aucun n'a vu le jour.[3]" Les rapports se limitent souvent au constat, ils s'interdisent de s'interroger sur le pourquoi :
-          Les études s'accumulent?
-          Les projets restent inachevés?
-          Les instructions des plus hautes instances ne sont pas suivies d'effet?
-          Les dysfonctionnements persistent?

Tant que l'on n'aura pas clairement fixé la destinée de la Casbah au-delà la volonté de sauvegarde affichée, la situation a toutes les chances de perdurer.

            Il est illusoire de vouloir sauvegarder une ville, fut-elle classée, si on persiste à ignorer la destination finale. Faute de directives précises, nous avons envisagé trois scénarii à partir des hypothèses (officieusement) répandues.
         


La Casbah pour Qui   ?

            Cela fait plus d'une décennie que la Casbah a été reconnue par la communauté nationale, puis internationale, en tant que patrimoine digne de figurer sur la liste du patrimoine universel; Et cela n'a pas suffi à donner une réponse simple et précise à la question : " Que veut-on faire de la Casbah"?           
           
            Cet objectif pourtant fondamental est constamment éludé par les différentes autorités de tutelle (Ministère de la culture, de l'habitat et de l'intérieur). Or, formulé avec la précision voulue, on détermine le devenir de ce premier noyau de la capitale du pays. Cette orientation clarifie et renforce la détermination des pouvoirs publics (politiques), et unifie les actions des institutions responsables chargées des programmes de sauvegarde de ce patrimoine. Elles conjugueront leurs efforts et mobiliseront tous leurs moyens disponibles, aussi bien locaux qu'étrangers, pour atteindre cet objectif commun. A défaut chaque changement au niveau décisionnel risque de se traduire par une remise en cause, justifiée ou injustifiée, de la démarche mise en œuvre par son prédécesseur[4].
            En l'absence d'une finalité clairement définie et acceptée par toutes les instances, nationales, internationales et responsables, à titres divers, de sa sauvegarde (restauration, réhabilitation ou rénovation, selon le cas de figure et en fonction de la finalité de chaque élément architectural qui forme le Casbah), nous sommes réduits à reprendre les trois hypothèses périodiquement alléguées et à envisager les implications de chacune :
           
            Hypothèse 1- Sauvegarder la Casbah en maintenant sur place la population résidente actuellement.
            Hypothèse  2 - Faire de la Casbah un centre touristique.
            Hypothèse 3- Restaurer la Casbah pour accueillir une population nouvelle (profil à déterminer dans le cadre d'une commission ad hoc)[5].

I)                  La première hypothèse peut être retenue, si l'on souhaite voir disparaître (dans les prochaines décennies) à moyen terme ce qui reste de la Casbah, car on peut affirmer sans risque d'erreur, que la population résidente actuellement est dans sa majorité en attente d'un relogement et que cette finalité est conditionnée par la démolition accidentelle et/ou volontaire des lieux d'habitations. Cette action transforme le propriétaire, les locataires et/ou les squatters en "sinistrés", leur offre la possibilité d'être relogé et accorde, en plus, au propriétaire le bénéfice de diverses aides publiques (confortement, démolition puis enlèvement des gravois) sans bourse déliée, tout en reconduisant les privilèges, à tour de rôle, aux autres héritiers et ayant-droits ainsi que l'opportunité de bénéficier d'un appartement à chaque programme de "dé densification". Au bout du compte, la famille reste toujours propriétaire de la parcelle et à ce titre bénéficie en permanence de toutes formes d'aides publiques. La permanence de ce système, sur plusieurs décennies, s'avère désastreuse pour notre patrimoine. Depuis l'indépendance, ce mode opératoire ne cesse d'encourager les dégradations et est à l'origine de près d'une démolition sur deux.
            L'obstination manifeste à reconduire cette pratique ne s'explique que par la collusion avérée entre bénéficiaires et organismes d'attribution des logements (gratuits). La finalité de cette action "dite" sociale est la revente d'une partie des biens de l'état sur le marché libre par le biais du système de désistement. Une simple vérification des listes d'attributions et sa confrontation avec les occupants effectifs, montre, ce que tout le monde sait et qu'on fait mine d'ignorer. Près d'un logement social sur trois est détourné et finit sur le marché "libre". Ce système de redistribution (du bien public) donne satisfaction à l'ensemble des parties prenantes (propriétaires, locataires, squatters et gestionnaires), sauf à ceux qui souhaitent et militent effectivement pour la sauvegarde de la Casbah. Ces pratiques participent à la perte du patrimoine, que l'on affirme vouloir sauvegarder. Ce constat peut être étayé par une étude rétrospective des différentes opérations "relogement". De plus, après chaque programme d'attribution, on assiste à une recrudescence des démolitions et effondrements de maisons (accidentels et/ou volontaires). On a déjà attribué plus de dix mille logements pour reloger les "sinistrés" et dé-densifier les maisons afin d'engager les travaux de réhabilitation, sans atteindre les résultats escomptés.
            L'état physique de la Casbah est édifiant. Ce système (spéculatif) a plus que largement fait preuve de sa flagrante inefficacité dans tous les domaines. Seuls ceux qui en tirent un profit direct et/ou indirect militent pour son maintien en évoquant la dimension humaine et sociale du problème. Cette hypothèse ne peut être retenue, car elle est incompatible avec une réelle volonté de sauver la Casbah.

II)               La seconde hypothèse serait de faire un centre touristique. On peut  difficilement imaginer l'ensemble de la Casbah peuplée d'artisans, corporation déjà en voie d'extinction, avec des rues parcourues par une horde plus qu'hypothétique de touristes (tous-risques) se promenant dans une ville fantôme.
            L'existence de l'artisanat et ce dans tous les pays ayant cette vocation, est d'abord  conditionnée par la consommation locale des produits, le touriste ne représentant qu'un apport (le Maroc, l'Espagne et l'Egypte illustrent notre propos). La véritable production artisanale est consommée par les autochtones, le touriste achète la contre-façon. En Algérie les seuls artisans "ressuscités" subissent la même métamorphose, passant du statut d'artisan, dont la production était destinée à la consommation populaire et utilitaire au quotidien, au statut d'"artiste" dont le produit est aujourd'hui destinée à l'"élite" fortunée à titre d'objet symbolique servant de décors exotiques. Cette hypothèse n'est pas viable ni à court, ni à moyen terme, elle implique un budget de fonctionnement important et à fond perdu; or l'économie (rentabilité) est aussi importante pour la vie de la cité que l'oxygène pour les humains.

III)             La troisième hypothèse nécessite diverses mesures au préalable et s'inspire des textes d'application de la loi 98-04 du 15 juin 1998.
            A) Stopper définitivement l'hémorragie qui vide la Casbah de son patrimoine par le truchement des attributions de logements. Substitué à ce mode d'intervention, néfaste pour la Casbah et dangereux politiquement, un programme d'auto-construction-formation sur le tas[6], peut être initier pour loger les familles sinistrées hors de la Casbah. Sachant que la construction d'un logement nécessite 70% de matériaux et 30% de main-d'œuvre. Or toutes les familles ne disposant pas des ressources suffisantes disposent d'un budget temps à investir dans leur futur logement. Cela permet également de mettre fin à l'inacceptable discrimination en vigueur; qui consiste à aider et à se préoccuper que de Algériens vivant dans l'insalubrité dans la Casbah tout en ignorant les autres, tous ceux qui vivent dans des conditions encore plus dramatiques (caves, bidonvilles, logements de fortune sur les terrasses, ou carrément dans les rues, etc,)[7].
            Il faut une fois pour toute mettre définitivement un terme à la prise en otage de notre patrimoine, contre l'attribution (paiement) d'une rançon-logement.

a)                  Mise en demeure pour l'ensemble des propriétaires des parcelles résultant des démolitions[8], qui dans un délai d'un an doivent présenter un projet de reconstruction de leur maison et ce dans le respect le plus strict du cahier des charges et en observant l'ensemble des dispositions contenues dans le plan de sauvegarde de la Casbah. (cf. dispositions contenues dans la loi 98 - 04)
            Sachant que le respect de ces obligations influe directement sur les coûts de réalisation, il ouvre droit à des aides de l'état (à estimer) avantageuses et spécifiques aux secteurs sauvegardés. Pour une efficacité effective, droits et devoirs des propriétaires doivent être respectés, et ce en application des articles 46 et 47 de la loi 98-04.

b)                 A défaut de projet de reconstruction pour des raisons privées, le propriétaire, les ayant-droits ou leur représentant, acceptent par là même de se dessaisir, à l'amiable, de leur parcelle au profit de l'organisme (à créer) chargé de l'application du plan de sauvegarde de la Casbah, et sans autre forme de procès tout en conservant les avantages acquis antérieurement.
c)                 A ceux qui font prévaloir leur droit à une indemnité (qui reste à évaluer), celle-ci leur sera accordée, déduction faite des aides et frais engagés par l'état sous toutes les formes à leur place et à leur profit (confortement, étaiement, démolition, attribution de logement(s), enlèvement et mise en décharge des gravois, etc.,). Par cette revendication, les propriétaires et tout ayant droits, acceptent, par là-même, soit de se partager la différence, soit ils prennent le risque de rembourser solidairement les dépenses supplémentaires.

Le climat de confiance résultant des actions en cours sur différents sites facilite l'engagement d'un nouveau processus de restructuration des organismes et mécanismes d'interventions; on met en place une nouvelle politique de reconstruction des parcelles libérées et on inverse le processus actuel en inaugurant la phase du retour à la Casbah, en fonction de la loi du marché, de la situation centrale du lieu et de sa dimension symbolique. La Casbah ne sera plus perçue et vécue comme un bateau qui coule et dont les occupants cherchent à fuir, mais comme un espace où il fait bon vivre. Désormais l'accès à la Casbah résultera des orientations qui restent à définir par les différentes autorités de tutelle dans le cadre d'une commission à créer. Les nouvelles dispositions cesseront d'être confidentielles et toute personne qui répond aux critères définis pourra prétendre à un logement à la Casbah. 

Aujourd'hui l'absence de projet clairement fixé, fait de la Casbah un exemple unique au monde. En effet, c'est le seul espace urbain où le foncier au centre ville (d'une capitale) ne fait l'objet d'aucune transaction sur le marché foncier !!!.

La mise en œuvre de cette troisième hypothèse, implique une transparence effective, l'émergence de l'état de droit; en échange elle permet une réoccupation-recomposition, la reconstruction des parcelles vides et la sauvegarde de ce qui reste de la Casbah sans financement public, l'exploitation des parcelles libres suffit amplement.

Reste à (re)définir les priorités, celles-ci résulteront de la prise en considération  des nombreuses études déjà réalisées et de l'analyse de l'état de vétusté du patrimoine. 

  La dernière action salutaire d'enlèvement des ordures de la Casbah, entreprise par la Wilaya d'Alger a largement contribué à faire renaître la confiance: "Enfin on s'occupe sérieusement du devenir de la Casbah". Cet espoir (re)naissant ne doit pas être déçu.

Points à Traiter, Actions à Développer et Dispositions à mettre en Œuvre
en Urgence Absolue dans le cadre de la commission ad hoc.

-                     Rassemblement, inventaire et analyse du contenu de la documentation existante; cartes, plans, études, recommandations adoptées lors des divers colloques nationaux et internationaux, rapports des experts et des bureaux d'études italien, allemand, polonais, turcs, français, etc., …

-                     Dissection des programmes en cours pour mettre en évidence les insuffisances et remédier définitivement et irrévocablement aux dysfonctionnements persistants.
-                      Pour ce qui est des programmes lancés et restés inachevés : Identifications des sources de blocages et des insuffisances à l'origine de cet état de fait.
            Par exemple: Ilot Lallahoum, opération 58 bâtisses, Ilot mer Rouge et tout dernièrement l'Ilot Sidi Ramdam, etc., afin de connaître les raisons et distinguer les causes d'origine administratives, techniques, financières, juridiques, etc.,… Le flou savamment entretenu innocente l'inaboutissement, légitime toutes les thèses hasardeuses et justifie les cas flagrants de retards inadmissibles.
            Il serait également utile de s'interroger, pour quel motif la restauration du Palais du Dey dure depuis trois décennies, alors que les études ont été réalisées, les bâtiments ont été libérés des squatters, le chantier est accessible aux engins sans difficulté, et pourtant l'édifice ne cesse de se détériorer! (cf. photos en annexe).
            De même pour quelle raison l'achèvement du Centre National de Musique est en souffrance depuis plus de vingt ans, alors qu'entre temps, à proximité immédiate, le Palais des Raïs (Bastion XXIII), d'abord voué à la démolition, a été réhabilité en trois ans! (cf. photos en annexe).
            Ces cas d'école révèlent à l'évidence que c'est la décision politique, plus que les financements ou l'habileté des techniciens, qui a fait la différence entre l'avancement des ces trois exemples. C'est la preuve que lorsque le politique veut le technicien peut[9].

-                     Toute démolition future d'une maison jugée effectivement irrécupérable par expertise, ne peut être entamée avant la remise d'un dossier[10] des relevés architecturaux, photographie complète des détails et des principaux éléments (céramiques, tomettes, sculptures, colonnes, boiserie, etc.,..), suivi d'un recensement exhaustif des matériaux d'origine pouvant être récupérés pour être réutilisés ou pour servir de modèle pour une reconstitution. Ce marché potentiel participe à la formation et à la relance des métiers (artisans) aujourd'hui menacés de disparaître faute de débouché. 
-                     Le terme démolition doit être banni du langage des bureaux d'études et remplacé par celui de démontage de maison classée. La rétribution sera désormais calculée, non plus par rapport de la quantité de m 3 de gravois à évacuer, mais désormais en fonction de la quantité de matériaux d'origine soigneusement récupérés[11].
-                     Le démarrage d'un chantier doit se faire sur la base d'un cahier des charges accompagné d'un descriptif détaillé et surtout des plans d'exécution suivant les règles de l'art et ainsi mettre fin aux improvisations sur site. C'est là une obligation pourtant contenue dans les textes, mais rarement respectée.
            La réhabilitation de l'école Charlemagne, à Zoudj-Aïoune, est à l'arrêt à défaut de plans d'exécution, ce chantier devant durer trois mois entame sa 2ème année[12],
-                     Destruction des constructions hideuses, immeubles et "villas", réalisés au cœur de la Casbah, en violation flagrante des restrictions et interdictions contenues dans le cahier des charges d'un site classé sur la liste du patrimoine mondiale. Ces dispositions reflètent l'engagement de l'Etat Algérien à sauvegarder la part de l'héritage universel dont il a la charge. La présence sur le site de ces contre-exemples ôte toute crédibilité au programme de sauvegarde de la Casbah.
            Désormais aucun permis de construire ne peut être délivré sans l'approbation de la commission chargée des programmes de sauvegarde des sites classés. Celle-ci aura la charge des suivis de chantiers. De même le déblocage des fonds d'aides sera conditionné par le respect des règles de l'art contenu dans le cahier des charges.
-                     Soumettre toute transaction foncière et/ou immobilière dans le périmètre sauvegardé à un droit de préemption, exercé par la commission (à créer) chargée des programmes de sauvegarde de la Casbah et ce conformément à la loi 98-04.
-                     Rendre obligatoire la tenue de fiches de chantier par thème sur lesquelles sera quotidiennement consigné l'ensemble des difficultés que rencontrent les entreprises au cours des travaux. Ceci afin d'établir un répertoire exhaustif des obstacles de tous ordres et qui sont souvent à l'origine des retards (accès, approvisionnement, irrespect des consignes fantaisistes, problèmes techniques, directives hasardeuses du bureau d'étude, décalage quantitatif entre descriptif et réalité de terrain, démolition accidentelle[13], etc.,..). Cette liste permet de recenser et surtout prévenir les difficultés, afin de soulager les intervenants et de mieux préparer les chantiers à venir. Ainsi les délais d'exécution seront maîtrisés, les réévaluations seront minimisées. In fine cela élimine les entreprises et les bureaux d'études peu performants.
            Pour soulager la Casbah des maux qui la ronge, il ne peut y avoir de place pour les charlatans et encore moins pour les détenteurs d'un savoir approximatif. Le plus dur n'est pas la mise en œuvre d'une nouvelle démarche, mais de rendre caduc les habitudes acquises depuis si longtemps.

Conclusions

Le vieil adage - la nature n'aime pas le vide - reçoit un cinglant démenti à la Casbah.  Aujourd'hui, peuvent encore être sauvées 400 maisons environ en bon état.  Mais, partant de ces racines encore vivantes, il est possible d'envisager une nouvelle typologie prenant en compte le passé et le conciliant avec les besoins de l'homme d'aujourd'hui, sans que la rupture entre a l'ancien » et le « nouveau » soit totale.  Une transition reste à trouver pour assurer la continuité et la lisibilité de l'espace. Les réalisations de F. Pouillon et de L. Claro restent les meilleurs exemples réalisés à ce jour. Elles montrent ce qui est faisable avec des matériaux de récupération et en s'appuyant sur le potentiel local.
La Casbah n'a pas été faite en un jour, ni planifiée en tant qu'ensemble.  Elle est le résultat d'un pragmatisme pluri centenaire.  L'important est de garder la même histoire et le même style pour écrire le récit, tout en continuant le texte de ce merveilleux tissu urbain.

Les discussions de terrain et surtout avec les habitants désireux de rester ou de revenir habiter la Casbah nous ont conduits à formuler un certain nombre d'actions prioritaires, faisant Participer les habitants aux programmes de réhabilitation de leur maison, et permettant à l'Etat de se désengager progressivement des interventions légères. Les mesures préconisées appuient certains projets en cours. L'ordre de présentation ne traduit pas forcément les urgences. 

Une fois le processus inversé, la réhabilitation bien enclenchée, la Casbah sera de nouveau digne d'intérêt.  C'est dès maintenant qu'il faudrait prévoir la mise en place d'un dispositif ; par exemple désignation d'un comité chargé de prendre des mesures de blocage des transactions foncières, de gel des prix, droit de préemption, etc., qui empêcherait la spéculation et éviterait que la Casbah ne devienne a ville des seuls nantis après avoir été un réceptacle d'exclus.  Les servitudes qui frapperaient les maisons seraient autant de freins à la spéculation ; c'est un pari difficile, mais qu'il faudrait tenir.  La Casbah doit retrouver ses familles aisées et celles aux revenus plus modestes.  Elles ont toutes et toujours empli ses maisons, animé ses terrasses, ses rues et ses cafés.
La participation des habitants (intéressés par la sauvegarde et intéressants pour le devenir) à la sauvegarde de leur maison doit être stimulée par la perspective d'un meilleur cadre de vie à l'intérieur ou hors de celle-ci.  Le relogement doit être bani.
La diversité des maisons et leurs différentes capacités permettent d'avoir des représentants de toutes les catégories sociales qui souhaitent habiter la Casbah en s'engagent à respecter les servitudes propres à secteur sauvegardé suivant les disposition contenues dans la loi 98-04. 
Les nouveaux loyers devraient permettre d'assurer l'entretien quotidien, de payer les réparations ponctuelles tout en procurant au propriétaire une rente suffisante pour l'intéresser au devenir de son bien.  Hors de cet équilibre économique, les maisons perdent tout intérêt et on retombe inévitablement à nouveau dans le processus qui a engendré la situation actuelle.  

            La démarche proposée a diverses implications; elle nécessite, au préalable, qu'il soit mis fin à la gabegie, aux dysfonctionnements en vigueur et à l'identification des éléments de blocages qui ont conduit à la situation présente. Nous ne faisons que les mettre en évidence. Ils ne résultent aucunement d'une fatalité, mais, sont le produit d'un système opaque et obéissent à la loi du marché (parallèle). Ils sont d'une haute rentabilité directe (rétributions monétaires par le truchement des marchés et l'attribution des logements) et/ou indirecte (postes et avantages sans compétences requises). Il est humain et même compréhensible que ces individus défendent leur gagne-pain facile fusse au détriment du patrimoine.

            La sauvegarde de la Casbah ne dépend pas de la détermination des techniciens et encore moins d'une démarche fut-elle innovante et révolutionnaire, mais d'une volonté politique clairement affirmée et surtout suivie. La réhabilitation du Bastion XXIII en témoigne (c. photos).
            La réalisation d'un programme de sauvegarde s'étale sur plusieurs décennies, la durée d'une autorité à son poste, quelque soit son rang, sa discrétion ou ses mérites se mesure en années, voire en mois. L'aboutissement d'une proposition dépend de l'environnement politique.
            Pour cela il est indispensable d'avoir un cadre bien défini, un objectif consensuel bien délimité, précis et approuvé par toutes les parties prenantes; ainsi, quelque soit les changements des responsables, qui ne manqueront pas d'intervenir entre temps, ils n'auront aucune influence sur la continuité des programmes adoptés.
            Aussi la proposition jointe est loin d'être exhaustive, elle doit être discutée, critiquée, complétée dans le cadre d'un groupe de travail motivé.

                                                                                                  Djaffar LESBET





 (Photos D. LESBET)      

(Photos D. LESBET)
Bastion XXIII en 1980 ...
...Et en 2000 ... Hier en ruine, voué à la démolition, aujourd'hui centre des arts et de la culture                                    


(Photo archives)       



(Photos D. LESBET)
Le Palais du Dey en 1975 ... Hier squatté
... Et en 2005 ... Aujourd'hui en ruine.           
          Le Bastion XXIII a été réhabilité, dans le cadre d'une coopération Algéro-Italienne, conforté par une volonté politique clairement affirmée.
          Le Palais du Dey continue à se dégrader en attendant ? Les études existent, manque la volonté de les faire aboutir.
          Ces deux exemples illustrent l'efficacité de la volonté d'une politique de sauvegarde expressément soutenue.


[1] Documentaliste de l'Atelier-Casbah et militant
[2] Les chiffres sont donnés à titre indicatif. En mai 1978. A. de Ravignan "Etudes de réhabilitation de la Casbah d'Alger", rapport de consultant pour la géotechnique. UNESCO, estime le nombre d'habitants à 100.000, logeant dans 1750  maisons dont 1030 algéroises, 330 mixtes (remaniées) et 180 de "type européen":  500 maisons dans un état médiocre et 100 menacent ruines. En 1980 à l'intérieur du petit périmètre l'"Atelier-Casbah" à recensé 1700 maisons dont 1200 de la période précoloniale. In "Algérie perspectives de la récupération". Ministro Afferi-Direzione Générale coopérazione Allo Sviluppo. En mai 1981, l'ETAU-Unité-Casbah, le "Projet de rénovation de la Casbah d'Alger-Synthèse", reprend les mêmes chiffres, mais évalue la population à 70.000 habitants. En 2001 la "Plan d'Action de la Cellule Casbah", réduit le nombre d'habitant à 39.000, et évalue l'étendue du secteur sauvegardé à environ 45 ha. En novembre 2005 la "Synthèse des travaux de la cellule fonctionnelle de réhabilitation de sauvegarde et de la gestion urbaine de la Casbah", fixe la superficie du secteur sauvegardé à 70,78 ha, et évalue la population à 36.370 habitants. L'imprécision des statistiques et la profusion des études approximatives sont proportionnelles aux ambiguïtés sur le devenir de la Casbah.
[3] UNESCO "Mission Alger Casbah" . Octobre 2003.
[4] Il faut absolument soustraire la Casbah des luttes d'influence dont elle est l'objet: cela disperse les énergies, favorise la mise en œuvre de démarches contradictoires et est finalement préjudiciable au projet.  
[5] Nous sommes conscients, l'histoire nous l'enseigne, qu'il n'y a pas de méthode plus efficace pour contourner un problème ou noyer une question, que celle qui consiste à créer une commission. Celle que nous envisageons, doit être composée d'hommes et de femmes d'art et de culture qui n'ont d'autre ambition que celle de sauver notre patrimoine en général et la Casbah en particulier et placée sous l'égide du Premier Ministre.  
[6] En collaboration avec les écoles d'architecture, les centres de formations professionnelles et les centres de recherche du bâtiment (CNERIB). Cela permet d'offrir une réponse adéquate à l'accès au logement des catégories sociales aujourd'hui exclues du marché faute d'emploi (formation).
[7] "Sur les rives de l’oued El-Hamiz, un lieu presque maudit. Plus de 5 000 âmes expient des erreurs qui ne sont pas les leurs. Loin du regard des hommes, elles s’entassent dans un décor inhumain. ". "Liberté" du 25-12-05. ...
"la cité Bessif mérite d’être classée parmi les bidonvilles dont l’existence même bouscule les imaginations les plus audacieuses". El Watan 06-06-05.... 
"On croit à chaque fois qu’on en a fini avec ces baraques dans telle ou telle ville, en vain. ... Mais n’empêche que certains y trouvent là un juteux fonds de commerce. On leur octroie des logements sociaux, ils les revendent pour revenir à leurs taudis, ...Moult programmes ou opérations de résorption de l’habitat précaire ont été initiés et continuent de l’être, sans qu’on en arrive à bout. Avec des parades télévisées, chaque wali fait de l’éradication de bidonvilles une preuve qu’il travaille, et ça s’arrête là, ça ne va pas loin.... Pas de suivi.... Pas de plan de travail devant survivre aux hommes et aux pouvoirs". El Watan du 19-05-2006..
"Malgré toutes les campagnes de "Débidonvilisation":Un visage hideux qui se cache derrière les cités populaires de Daksi, Oued El Had, Bentellis, Ziadia, Sakiet Sidi Youcef et El Gammas. Lors d’une visite d’inspection effectuée le 16 février 2006 à Constantine, le ministre de l’Habitat, .... semble découvrir, avec le temps, autant de bidonvilles que ceux qu’ils croyaient avoir définitivement éradiqués. Oubli, mise à l’écart ou simple sursis". El Watan 19-06-06.
[8] Nous ne ferions qu'actualiser une ancienne disposition. Du temps de la splendeur d'Alger,  aucune dégradation de maison n’était tolérée dans la ville intra muros. Les espaces résultant d’un effondrement accidentel ou provoqué par les assauts et bombardements répétés, que subissait régulièrement la ville devaient  être reconstruits dans l’année. Un arrêté du Dey fait obligation aux propriétaires des maisons dégradées ou touchées par des obus, de les rénover ou de reconstruire la maison effondrée dans l’année, à défaut l’assiette foncière ou la maison endommagée tombe dans le domaine public qui prend en charge la reconstruction ou la remise en état. Pratique rapportée par Laugier de Tassy, un diplomate français à Alger en 1724, "Histoire du Royaume d'Alger". Editions Loysel, Paris 1992.

[9] Voir photos en annexe.
[10] En six exemplaires, (Wilaya, EPAU, Archives nationales, Ministère de la culture, Ministère de l'habitat, Mairie d'arrondissement), afin de garder les traces de la maison démolie pour une restauration future.
[11] Actuellement, août 2005, au nom de la rentabilité immédiate, les entreprises mettent à la décharge de portes anciennes ouvragées et  du carrelage d'origine, pour leur substituer de vulgaires fermetures en sapin blanc et un sol de bas de gamme. (cf. rénovation de la maison de Ben Siam, habitée par la famille Hammidou,  rue Brahim Fatah).
[12] Ma récente visite des chantiers en cours à la Casbah m'a permis de constater l'absence des panneaux (comme il est d'usage dans tous les pays) indiquant la date de démarrage et de fin du chantier. C'est là une disposition qui permet à chaque citoyen d'apprécier l'évolution des programmes et à chaque voisin de mesurer la durée des nuisances. C'est une marque de respect qui considère le citoyen tout en l'incitant à être respectueux des lois et du site.
[13] L'improvisation et la méconnaissance ont été à l'origine de l'effondrement d'une maison (Dar Amar Sanglier) en cours de réhabilitation rue Mustapha Latrèche, ex rue Bleue. (Avril 2005).